Albatros es tu là ??

Départ pour une manip de 6 jours entre le 31 Mai et le 5 Juin. Je pars avec une équipe inédite composée de 2 personnes n'ayant pas encore mis le pied à Pointe Basse et d'un "habitué". L'équipe se compose de Marianne (chef de district), Ramuntcho (tech radio), Ben et moi. Nous partons dès les premières lueurs pour ne pas nous presser et pouvoir profiter du paysage.

L'hiver est bien installé et il faut également composer avec la météo. Une fine couche de glace recouvre le sol mais le temps est clair et peu venteux, comme en atteste ces photos à la Grande Cascade, sur le Plateau Jeannel et en haut du Col 390.

Mais le chemin est parsemé d'embuches et nous sommes prêts à nous sacrifier corps et biens pour que notre chef de district arrive saine et sauve ... Ci dessous, Ben parvient à faire traverser Marianne et fait appel à sa puissance physique pour résister à ce courant à hauteur de cheville .... :)

Nous arrivons enfin à Pointe Basse ... après 8h de transit !! L'occasion de rappeler l'objectif de cette manip. Il sera ici question d'Albatros. Je dois passer contrôler tous les nids d'Albatros hurleur de Pointe Basse et BUS pour attester de leur activité. Soit le nid est toujours occupé par le poussin, soit le poussin est mort.

Je dois également passer contrôler tous les nids d'Albatros fuligineux à dos sombre de Pointe Basse pour vérifier l'envol des jeunes. C'est une espèce sensible marquée par des pertes pouvant être lourdes à tous les stades de la reproduction. L'espèce nichant en falaises ou pentes escarpées, nous passerons en contrebas des falaises pour vérifier si nous ne retrouvons pas de cadavres et, éventuellement; récupérer la bague. du poussin. Ci-dessous, nous voici donc en action sur le Champs des Albatros à pointe Basse (il est ici question d'Albatros hurleur).

Les moments de repos passés à l'arbec sont réparateurs et permettent de se réchauffer ... Place alors aux traditionnelles "activités d'arbec" :

1 - Jeux de société : Yahm, Uno, Contrée, Belote, Hâte toi lentement (dédicace à la Suisse) ou encore débats passionnés !

2 - Ménage (y'a de quoi faire ...)

3 - Remplir le cahier d'arbec : Je n'en ai jamais parlé mais un cahier est laissé dans chaque arbec. Chacun est libre d'y noter le récit de la manip, ses émotions ... Tout quoi !!!

4 - Dormir ...

Le dernier jour avant le départ, nous partons direction le Jardin Japonais à la recherche d'une batterie de radio égarée ... Sur le chemin, aucune trace de la dîtes batterie, rien jusqu'aux portes de la manchotière. Une fois sur place, Ben me parle d'une idée "surprenante".

Si on remontait une mandibule de Cachalot jusqu'à l'arbec ?

Avant de poursuivre, il faut savoir 2 choses :

1- Sans sac, il faut 30 à 45 minutes pour atteindre la manchotière de Jardin Japonais. Le "chemin" est tracé dans la végétation et nous devons emprunter les bien nommées "Y'en a marre" et "J'en peux plus". Ce sont des pentes plutôt raides, du genre qui font mal aux mollet en temps normal ...

2 - Un cachalot, ça pèse dans les 30 à 50 tonnes ... La mandibule mesure 4 mètres (pas de possibilité de la peser mais ça fait pas rêver ...) et nous ne sommes que 2.

Après de longues hésitations, il parvient à me convaincre et nous parviendrons, au prix d'efforts conséquent s, à hisser la mandibule à la moitié du chemin ... Les photos ci-dessous témoignent de notre satisfaction ...

Nous poursuivrons la remontée une prochaine fois, quand nous aurons récupéré nos bras ... :)

La manip se poursuit avec un crochet par la Baie Américaine pour rentrer. Nous arrivons après 7 heures de marche au terme d'un transit dantesque où nous aurons subis les foudres du climat crozétien. Un col 500 si venteux que nous pouvions nous pencher et former un angle de 50° sans tomber, atteignant un point d'équilibre. Nous sommes passés par les crêtes, battues par la neige et le vent. Le sol était gelé du début à la fin du transit et nous ne comptons plus le nombre de chutes ....

C'est épuisés que nous arrivons finalement à l'arbec. Durant la nuit, la tempête fait rage et la neige s'abat sur la plage de BUS, recouvrant le sable d'une pellicule blanche inhabituelle !!

Nous rallions finalement la base, au bout de 5 jours comme d'habitude hors du temps ... Une chose est sûre, les Albatros se portent bien et nous pensons déjà à notre prochaine rencontre ...

Vers l'Ouest

En ce 26, une (nouvelle) irrépressible envie de marcher à la découverte de l'île s'empare des VAT. C'est ainsi que Ben, PaX, Laëti, Cajole et moi partons vers l'Ouest et plus précisément vers le Cap Galliéni !

Nous partons dès les premières lueurs du jour sous un temps clément. La première étape est le traditionnel dédale de rochers de la Malpassée, l'île de l'Est en toile de fond ...

Le plan est simple, parcourir la Malpassée jusqu'à la crête du Styx. Une fois arrivés là, descendre au Lac Perdu et filer vers le Cap Galliéni. Et quelques heures d'effort plus tard, c'est chose faite.

La météo est clémente mais nous avons connu des temps beaucoup plus dégagés. Or, une surprise nous attend à notre arrivée ... En effet, pour le première fois que je suis ici, nous pouvons distinguer les autres îles de l'Archipel de Crozet. La plus éloignée, l'Ile aux Cochons semble flotter à la surface de l'eau tandis que l'îlot des Pingouins parait une poussière au dessus de la mer de nuage. Au bout du Cap, le spectacle est simplement magnifique car le panorama à 360° est sublimé par :

Vu du Cap Galliéni ici nous avons les deux plus hauts sommets de l'île à savoir le Mascarin (en haut à droite) et le Mischieff (au centre). La lumière inonde la Vallée des Géants où nous pouvons distinguer l'arbec de La Pérouse. Sur la crête derrière la vallée, la Tour Blanche domine le Val Austère que l'on distingue à peine dans le fond de l'image. Tout au bout de la vallée, presque au niveau de l'Océan, le Lac Coeur se dintingue également.

Un autre angle du Mascarin avec dans la continuité, la Fameuse crête du Styx. Le dit Styx coule en contrebas mais on ne le voit pas ici. Au pied du géant se trouve le Lac Perdu figé dans un silence gelé. Tout en bas des falaises à pic, un trou d'eau, le Trou du Diable s'affiche comme une forteresse imprenable. La langue de terre qui avance le plus dans l'Océan matérialise le Cap du Gauss. Pour finir, la 3ème île de l'archipel qui s'offre à nos regards : l'Île de l'Est.

Une autre vue de la lumière au dessus de Lac Perdu ...

Le temps d'une photo sur les névées, la fine équipe de VAT marcheurs !! De gauche à droite : Ben, Moi, Laëti, PaX et Cajole.

Retour tranquille à la base, toujours autant de souvenir et de photos rapportées ... Une seule envie : REPARTIR !!!!

Vers les sommets

Tout d'abord désolé à tous pour cette longue absence mais entre la Midwinter et les préparatifs de campagne électorale ... Difficile de trouver du temps pour la rédaction.

Mais je dois refaire mon retard et je commencerai par une expédition qui a conduit 7 personnes à s'attaquer au toit de la Possession : le Mascarin. Ce pic culmine à 934m, pas énorme me direz vous ... Mais vous verrez que déjà, à cette altitude, les conditions sont particulières ...

Voici donc la fine équipe composée de gauche à droite de : PaX, Carlos, Nico, Laëti, Robin, moi, Ben (Julien est derrière l'objectif). Nous partons dès les premières lueurs du jour, direction la Malpassée et son dédale de blocs rocheux ...

 

Nous entrons dans la Malpassée sous un beau soleil. L'objectif est de récupérer l'Arrête des Djinns qui nous conduira jusqu'au fameux sommet.

Tout à l'heure je parlais des conditions climatiques dans les hauteurs de l'île. Ici le temps est clément mais il ne faut pas oublier que nous sommes en hiver austral et dès 700m le paysage est totalement figé par une couche de glace. Le sol, les rochers, les quelques mousses sont pétrifiés sous une glace particulièrement glissante. En y regardant de plus près, ce sont en fait de gros grêlons qui, une fois tombés à terre, se sont agglomérés et ont formé une sorte de tapis glacé compact et extrêmement lisse. Les appuis deviennent des plus hasardeux et chaque pas doit être mûrement réfléchis pour ne pas tomber. 

Nous progressons lentement mais sûrement et l'Arrête des Djinns devient de plus en plus étroite ...
Sur la dernière photo, le sommet est en vue mais nous devons renoncer. Sans crampons, nous avançons trop lentement et les journées d'hiver sont très courtes ... Malgré un temps radieux, nous devons rebrousser chemin, la frustration est grande !! Si proche du sommet ...

Nous sommes tout de même sur l'arrête des Djinns, par temps magnifique et la vue est tout de même superbe. La Vallée des Branloires, le Lac Perdu .... Nous modifions donc notre itinéraire et nous déroutons vers la crête du Styx. Les 100 premiers mètres de dénivelé négatif se font sur les fesses, en mode luge tant la pente est raide, gelées et les appuis impossibles. Lors de la descente on ne peut s'empêcher de se demander quelles seraient les conditions climatiques sur un 3000m sous ces latitudes ...

Nous rejoignons finalement l'arrête du Styx où le groupe fait une pause repas ... Nous mangeons dans un cadre somptueux.

L'équipe se scinde en 2 groupes. Certains descendent jusqu'au Lac Perdu et d'autres restent sur la crête pour profiter du soleil et faire des photos. En parlant de photos voici l'illustration de l'un des délires photographiques du jour ... Avec Robin bien sûr !!!

Une fois reconstituée, l'équipe prend le chemin du retour, des images pleins les yeux et des souvenirs plein la tête. Encore une magnifique journée de passée en compagnie d'une équipe formidable et dans un cadre magnifique !!! Quoi de mieux pour terminer cet article que cette méga stalactite ramassée dans la Malpassée, désaltérante pour la petite troupe, hein PaX :!

Un p'tit tour à la plage

Une fois n'est pas coutume, je descend à la manchotière avec les plagistes pour bosser avec les Manchots ...

Aujourd'hui, un poussin doit être mesuré sous toutes les coutures pour le suivi de croissance réalisé chaque année.

La première étape consiste donc à capturer le dit poussin !!

Ensuite, isolé le sujet et se méfier de sa "fourbitude" en matière de changements de direction ...

Pour terminer, il suffit d'amener le poussin jusque dans la pièce où les manchologues vont s'occuper de son cas.

Ce sont donc les manchologues qui se chargent des mesures, tout y passe :

- les ailerons

- le bec

- les pattes

- le taux de remplissage de l'estomac

- prise de sang

Et autour de nous la vie continu dans une manchotière animée par les cris des poussins, les trajets des adultes et le balet macabres des Pétrels géants en quête d'une proie ... Ci-dessous, un Chionis qui met à profit une technique bien particulière pour récupérer quelques miettes de repas. Il attend qu'un adulte régurgite sa pitance à un poussin pour lui sauter violemment sur la tête. L'impact fait bouger la tête du poussin et quelques miettes tombent à terre. Il peut aussitôt les dévorer ... Pas bête le Chionis !!!!

Les nourrissages sont entrecoupés de périodes de chant ... Le chant (et la position approximative du poussin dans la colonie) permettent la reconnaissance du lien qui unit parents et poussin.

Mais le temps change assez vite à Crozet ... Inutile de le répéter !!! Mais Ben est toujours surpris de la tournure que prenne les choses ....

Et pourtant, c'est bien une mini tempête de neige qui s'abat sur la manchotière ...

Anniversaire de Dom

Le marathon des Anniversaires continu et en ce 10 Mai, toute la base est réunie pour Dom, notre second de cuisine !! Le chef lui a préparé un gâteau à son effigie !!

JOYEUX ANNIVERSAIRE DOM !! 

Cérémonie du 8 Mai 1945

Aujourd'hui, place à la Cérémonie du 8 Mai 1945 ... Tous nos militaires en tenue d'apparat ainsi que Marianne, notre Discro, avec l'écharpe symbole de ses fonctions pour lire à haute voix un discours de commémoration. 

La cérémonie se déroule sous un temps digne de Crozet. Elle commence sous le soleil et le vent puis se termine sous la neige et le vent ...

Toute la base se donne rendez-vous devant le pavillon où seront hissées les couleurs. La Marseillaise retentit dans ce petit bout de France du bout du monde ...

Le paradoxe réside dans le fait que ce sont les fêtes qui, dans notre vie de tous les jours, passent presque inaperçues qui nous rattachent à la vie "civilisée" qui était la nôtre avant d'arriver sur cette île ...

Escale de L'Osiris

En ce 5 Mai, l'Osiris, un bateau de surveillance des pêches, fait une nouvelle escale à Crozet. Il s'agit là de sa seconde escale après celle de Novembre où je l'avais d'ailleurs raté !!!

Il arrive dans la Baie du Marin la veille au soir mais les échanges de personnels ne se feront que le lendemain entre 9h et 15h.

C'est donc une fière équipe composée de Robin, PaX, Laëti, Vincent, Julien et moi. L'Osiris n'est pas une frégate de surveillance du même type que les FS qui sont venus nous rendre visite jusqu'à présent. C'est un ancien bateau de pêche qui a été saisi et réhabilité pour la surveillance. Il compte un petit équipage de 22 personnes maximum.

Une fois à bord, le bateau est petit et la mer agitée ....
Les creux successifs auront vite raison de certains ... Mais nous suivons le second pour la visite du bateau.

La visite est quelques peu agitée et les obstacles nombreux mais ... tout le monde tient le coup ...

Nous voguons ensuite vers l'île de l'Est, sous une mer agitée. Le bateau est suivi par les Océanites, Pétrels géants et 2 Albatros à tête grise ... L'île de l'Est n'a jamais été aussi proche de nous depuis 6 mois mais, pressés par le temps, nous devons rebrousser chemin ...

Nous arrivons finalement en Baie du Marin pour effectuer un échange standard ... PaX et Laëti retourne sur la terre ferme (là où l'horizon ne bouge pas !!) et Stéphane, notre GP, embarque à bord pour le repas !!!
Nous allons manger du côté de la Baie US car les eaux y sont plus calmes.

L'occasion d'admirer les côtes de la Possession sous un beau soleil !!

Notre visite à bord touche à sa fin et nous rentrons vers la base. L'occasion de jeter un dernier regard aux côtes découpées de l'Île de la Possession, notre prison dorée depuis presque 6 mois maintenant !!!

Anniversaire de Vincent !!!

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas fêté d'anniversaire sur base ... Et bien c'est chose faite puisqu'en ce 2 Mai, c'est l'anniversaire de Vincent, notre chef garage !!!

La journée commence par la cuisson de l'agneau de Kerguelen, pour un fameux méchoui ...

Puis tout le monde était réunis à table pour un début de repas sous la signe de l'armée de terre avec le rituel de "la poussière" orchestré par Vincent ...

Pour le gâteau de Vincent, Fab et moi avons travaillé durant 2 jours pour façonner une PPM en nougatine. Super expérience et un cadeau d'anniversaire original pour Vincent !!!

JOYEUX ANNIVERSAIRE VINCENT !!!